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Jazz Onze Plus, le festival de la honte

  • Writer: Christian Jacot-Descombes
    Christian Jacot-Descombes
  • Oct 31
  • 3 min read

Updated: Nov 2

Le festival Jazz Onze Plus invite des artistes israéliens en tête d'affiche et ... un stand pro-Hamas à l'entrée. Une triple insulte: aux artistes, au public et au jazz.
Illustration générée par IA – Composition inspirée d’une scène de concert jazz, usage à des fins éditoriales pour illustrer la présence controversée d’un stand militant lors du festival. Illustration de la chronique : « Jazz Onze Plus, le festival de la honte ».

« Pouvez-vous rembourser mes billets, s’il vous plaît ? »

La caissière me regarde, interloquée.

« Pour quelle raison, monsieur ? »

« Parce que vous invitez des artistes israéliens qui constituent le meilleur de votre programme, et que vous croyez bon d’installer, au cœur même de votre festival, un stand pro-Hamas qui milite pour le boycott d’Israël. »

Sa réponse (que l’on sent un brin marxisante dans sa formulation) : « Les artistes israéliens sont positionnés… »


Positionnés ? Faut-il comprendre que ces musiciens approuvent la destruction d’Israël, selon le slogan « from the river to the sea » ? Qu’ils endossent le discours des idiots utiles du Hamas ? Qu’il soit permis d’en douter. Israël est une démocratie ; ses artistes sont souvent parmi les plus critiques de leur gouvernement, mais d’ici à entériner la folie destructrice des assassins du Hamas...


Le stand de la honte

Le stand trône pourtant à deux mètres à peine de celui où Anat Cohen, clarinettiste israélienne de génie, dédicace ses disques. Quelques minutes plus tôt, elle offrait un concert bouleversant avec des étudiants de la HEMU Lausanne. L’un d’eux glissait à l’issue du concert : « Elle m’a permis de me dépasser. Une expérience extraordinaire. Jamais je n’avais joué comme ça. »

Pendant ce temps, certaines placeuses du festival, sans le moindre scrupule, arborent sur leur triste t-shirt des autocollants « Boycott Israël ».

La présence de ce stand est une triple insulte.

D’abord aux artistes.

Ils viennent ici pour partager leur œuvre, pas pour défendre la politique de leur pays. On n’imaginerait pas un stand exhibant les atrocités du 7 octobre à l’entrée d’un concert d’Ibrahim Maalouf sous prétexte qu’il est arabe. Pourquoi, alors, infliger ce traitement aux musiciens israéliens ?


Ensuite au public.

Celui qui a choisi de venir écouter des artistes pour leur talent et, particulièrement, un répertoire empreint de leur culture propre. Depuis plus d’une décennie, les artistes israéliens ou d’origine juive sont parmi ceux qui ont le plus contribué à la vitalité du jazz contemporain : Shai Maestro, les deux Avishai, Anat et Emmet Cohen, Yonathan Avishai, Eli Degibri, Omer Avital, et tant d’autres dont la musique reflète souvent un métissage culturel fort, mêlant jazz, traditions orientales et influences occidentales.

Avec quelques génies américains (Cory Henry, Jon Batiste et d’autres), ils sauvent le jazz de la simple relecture plus ou moins innovante du répertoire d'un genre qui fut certes la "musique du 20ème siècle" mais n'est plus celle du 21ème.


Enfin au jazz lui-même.

Le jazz, par définition, musique de la liberté, de l'intelligence et de la créativité spontanée. Lui opposer la bêtise destructrice des idiots utiles du Hamas est inadmissible et fait la preuve de la totale incompréhension par les organisateurs subventionnés du festival de l'art qu'ils prétendent promouvoir. Connaissant la politique de la ville qui les abrite, on devine que cet outrage à l’intelligence ne pèsera guère sur le montant des subventions.

Reste à espérer que les sponsors privés, eux, se montreront un peu plus dignes et qu’à la fin, il ne subsiste de ce festival de la honte que le souvenir de son positionnement sur le calendrier : la Toussaint.

 
 
 

2 Comments


Sylvie Netz
Sylvie Netz
Oct 31

Enfin une information objective sur un sujet "sensible". Exceptionnel par les temps actuels.

Ch.J-D, vous faites honneur à la belle profession de journaliste.


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Christian Jacot-Descombes
Christian Jacot-Descombes
Nov 01
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Merci beaucoup ! Oui, en effet, nous assistons à la défaite de la vérité. Mais ça ne nous empêche pas de résister.

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Travelmuch - Christian Jacot-Descombes - Voyages et opinions, 2020
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