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Writer's pictureChristian Jacot-Descombes

Tumeur : si tu ne vas pas au labo, le labo ira à toi !

Updated: Aug 11, 2020

Avec Bob Langer, le cancer a affaire à l’un de ses pires ennemis. Il a consacré sa vie d’ingénieur, de chercheur et d’entrepreneur à développer le meilleur de l’ingénierie chimique pour lutter contre le cancer. Il présentait la semaine dernière au MIT un résumé de sa carrière et ses dernières trouvailles devant un auditoire plein à craquer de professeurs illustres et d’étudiants très attentifs.




L’une des dernières inventions de Bob Langer est un très petit appareil – vraiment très petit : moins d’un millimètre de longueur – que l’on introduit dans la tumeur. L’appareil est chargé d’un certain nombre de molécules/médicaments qui vont se mettre à agir contre la tumeur. Cette méthode permet de tester l’efficacité des traitements de manière plus fiable que si l’on prélève une partie de la tumeur et qu’on la teste en laboratoire. Il est également l’inventeur de cet autre appareil équipé de processeurs et contrôlable à distance qui, introduit dans le corps du patient, délivre des doses adéquates de médicaments dans les zones à traiter.



La nanotechnologie au centre de la recherche


C’est le développement de la nanotechnologie qui rend ce genre d’exploit possible. C’est d’ailleurs dans le cadre du programme From Microtechnology to Nanotechnology: New Ways to Discover and Deliver Medicine to Treat Disease (De la microtechnique à la nanotechnologie : nouvelles façons de découvrir et d'administrer des médicaments pour traiter les maladies) que le Pr. Langer présentait ses travaux. Le MIT consacre une part très importante de ses recherches à ce domaine. Ses laboratoires et ses salles blanches sont impressionnantes, tout comme le nombre de patentes que l’institut de Boston possède dans ce domaine qui, avec l’intelligence artificielle, représente une part importante de ses travaux actuels


Parlant de patentes, Robert S. Langer est le détenteur de plus de 1’300 brevets délivrés et en instance dans le monde entier. Ses brevets ont fait l'objet de licences ou de sous-licences à plus de 350 sociétés pharmaceutiques, chimiques, biotechnologiques et de dispositifs médicaux.

Bob Langer est professeur à l'Institut David H. Koch. Il faut savoir qu’il n’y a que treize professeurs d'institut au MIT et être professeur d'institut est la plus haute distinction qui puisse être décernée à un membre du corps enseignant.




L'institut fondé par les frères Koch, l'un des plus prestigieux du MIT


L'ingénieur le plus cité dans l'histoire


Côté publications, Le Pr Langer a écrit plus de 1’400 articles. Il est l'ingénieur le plus cité dans l'histoire. Son h-index est à 250 (source Google Scholar) au 5e rang de ce prestigieux classement créé par le physicien Jorge Hirsch en 2005. C’est un indicateur d’impact des publications d’un chercheur. Il prend en compte le nombre de publications d’un chercheur et le nombre de leurs citations. Le h-index d’un auteur est donc égal au nombre h le plus élevé de ses publications qui ont reçu au moins h citations chacune. Ce qui signifie qu’il ne suffit pas de publier beaucoup mais qu’il faut être cité par ses pairs dans leurs travaux. La créativité X la reconnaissance en quelque sorte, si on devait en faire une équation. Pour ce qui concerne les Prix, il en collectionne une série évidemment impressionnante parmi lesquels le Charles Stark Draper Prize, considéré comme le Nobel des ingénieurs et il recevra en septembre le Prix de la fondation Dreyfuss.


Humour et génie


Ponctuant son récit de clins d’œil à sa camarade Suzan Hockfield, très attentive au premier rang de l’auditoire (elle est l’ancienne patronne du MIT, la Patrick Aebischer locale), il a raconté avec humour et malice ses débuts parfois un peu difficiles. En évoquant notamment ses professeurs de l’époque qui n’appréciaient guère sa manière de penser out of the box et l’ont à plusieurs reprises encouragé à… changer de métier ! Des souvenirs qui semblent constituer une source intarissable de joie, comme lorsque des fonctionnaires de la redoutée FDA (agence qui autorise les médicaments aux Etats-Unis) lui ont demandé de leur fournir la confirmation signée des cinq auteurs qui avaient cité l’une de ses découvertes dans un de leurs articles. « Par chance, ils ont répondu et j’ai eu mon premier accès au marché... » se marre-t-il avant d’emporter définitivement l’auditoire en sortant de sa poche un minuscule objet que personne n’a vraiment vu, bien sûr. Il s’agissait de se dernière invention, une sorte de minuscule appareil de la taille d’un tout petit bouton que le patient avale et qui déploie, une fois dans l’estomac, une minuscule aiguille capable d’aller injecter des médicaments spécifiques dans des parties très précises de la cible.

Les étudiants (asiatiques en quasi-majorité) et les autres lui ont réservé un triomphe.


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